Le CCAPAS, Collectif Citoyen Pour un Autre Photovoltaïque dans les Alpes du Sud, organise les 26 et 27 avril un week end de fête et d’échanges autour du photovoltaïque sur sol vivant.
Ce rassemblement aura lieu à La Basthus à Barret sur Méouge (05300). Sont prévus conférences, ateliers, tables rondes, balades naturalistes, concert, film et diverses animations.
Les Alpes du Sud sont convoitées de toutes parts par des industriels, notamment pour les besoins des métropoles : carrières, décharges, centres de traitements de boues de station urbaine, et maintenant projets photovoltaïques au sol ! Rien que sur la vallée du Buëch, c’est plus de 1000 hectares de forêts et terres naturelles et agricoles qui sont menacées de destruction sans que la voix des habitants ne soit considérée.
Retrouvons-nous les 26 et 27 avril à la Basthus à Barret-sur-Méouge (05300) pour un week-end d’échanges et de fête pour parler du photovoltaïque au sol dans les Alpes du Sud. Acteurs locaux, paysan.e.s, expert.e.s de la question, militant.e.s vous ont préparé une programmation afin de mieux comprendre les tenants et aboutissants de cette industrie, réfléchir ensemble à des alternatives, et faire entendre nos voix.
Thierry THEVENIN Au nom des arbres, billet d’humeur Plantes et santé, 1 novembre 2014
Au nom des arbres
Il portait un nom d’arbre. Avec des milliers d’autres, il a voulu défendre un petit coin de forêt où l’arbre, qui porte dans le Midi justement le même nom que lui, prospérait. Il pensait que ce petit coin de frênes et de fougères, avec tout son cortège de plantes et d’animaux sauvages valait plus qu’une réserve artificielle destinée à l’irrigation de quelques hectares de maïs, fussent-ils agrobiologiques. Il pensait que les zones naturelles qui nous restent sont des milieux précieux, trop précieux pour accepter que ces espaces disparaissent à un rythme effrayant à cause de l’emballement planétaire de l’urbanisation et de l’intensification agricole, à cause de l’industrialisation du monde.
Rémi voulait devenir producteur de plantes médicinales, il savait que des bois comme ceux de Sivens, forment un écosystème où les simples abondent et que nous avons besoin depuis toujours de toutes ces ressources médicinales, alimentaires, artisanales, etc. ; il savait que ces ressources sont plus que jamais précieuses, fragiles et menacées à l’heure de l’effondrement de la biodiversité.
Il avait sans doute fait sienne cette pensée de Pierre Lieutaghi : « Quand l’avenir se rue sur nous avec le désert aux trousses, mieux vaut sentir, dans son dos, l’aubépine qu’un mur de certitudes ». Beaucoup de frênes sont tombés avec Rémi à Testet, mais ce n’est pas l’aubépine qu’il a sentie la nuit du 25 octobre dans son dos, c’est l’arme des certitudes. C’est l’arme de celles et ceux qui veulent imposer le dogme de la technologie et de la croissance sans limite, qui s’accaparent les derniers espaces naturels, empoisonnent les sols et les sources, détruisent les forêts et dépeuplent les eaux, qui gaspillent le bien commun et hypothèquent la vie de tous les enfants de la terre.
Nous sommes nombreux à pleurer notre petit frère, il n’y a pas de plante pour le sauver, il n’y a pas de recette pour la lutte contre les certitudes mortifères, mais nous pouvons tous changer nos modes de vie vers la simplicité, la sobriété et l’amour de la nature, car c’est bien d’abord notre consommation outrancière qui nourrit et légitime les politiques et les idéologies destructrices qui sont à l’œuvre partout sur la planète.
Thierry Thevenin, Mercin, 1 novembre 2014
« Nous ne sauverons pas tout ce que nous aimons, mais nous aurons sauvé beaucoup plus que si nous n’avions jamais essayé. » Peter Scott (1909-1989)
L’amalgame des discours populistes qui voudraient supprimer députés, sénateurs, juges, tribunaux sert d’abord les promoteurs d’une dictature en marche, celle des libertariens et de tous les lobbys anti-nature.
Deux nouvelles d’espoir pour la justice, pour l’environnement et pour les militants écologistes :
LA COUR EUROPEENNE DE JUSTICE CONDAMNE L’ÉTAT FRANÇAIS POUR LE DECES DE REMI FRAISSE.
Rémi Fraisse, botaniste français de 21 ans est mort à la suite d’un jet de grenade OF-F11 de la gendarmerie, dans son cou, en octobre 2014 pendant une manifestation où il essayait de défendre pacifiquement une zone humide à Sivens près de chez lui.
Remi voulait concrétiser et transmettre ses connaissances et son amour de la nature, il « avait plein de projets : un voyage en Amérique du Sud, la reprise d’une école mais surtout l’achat d’un terrain. Il souhaitait monter une exploitation de plantes médicinales, se renseignait auprès de professionnels. Il avait trouvé sa voie.2 »
La Cour européenne de justice remet en place la France qui avait requalifié ce crime en « homicide involontaire » puis en « non-lieu » en 2018 et dénonce ce jugement de 2023 qui a déclaré que l’État n’a pas commis de faute et que les forces de l’ordre ont agi de manière proportionné3.
LE TRIBUNAL ADMINISTRATIF DE TOULOUSE A TRANCHE : LE CHANTIER DE L’AUTOROUTE A69 EST ILLEGAL.
Ce 27 février après des années de lutte contre un projet inutile et destructeur, où là aussi sans doute l’État « n’a pas commis de faute » et où les forces de l’ordre ont surement également « agi de manière proportionnée », des militants écologistes, les écureuils ont frôlé la mort lors des interventions de la gendarmerie.
Ce projet est abandonné. Merci.
Très fortement soutenu par un certain laboratoire pharmaceutique très « Nature Active4 », ce projet allait dézinguer des km de haies, d’arbres et autres zones potentielles de plantes médicinales pour gagner 20 mn à des camions ou des VRP de la santé. Encore un énième projet du « en même temps », où l’on coupe la branche sur laquelle on est assis, où l’on coupe l’arbre sous lequel on est assis : la branche de la vie.
MERCI A TOUTES CELLES ET CEUX QUI RESISTENT AU CŒUR DES INSTITUTIONS
MERCI AUX MILITANTES ET AU MILITANTES, HOMMAGE A LA MEMOIRE DE REMI.
1 La mort de Rémi par des lésions atroces entraînera l’interdiction de ces grenades OF-F1 en 2017
Lettre ouverte à Messieurs Pannekoucke et Wauquiez en réponse à leur courrier adressé aux agriculteurs.rices de la région Auvergne Rhône-Alpes désignant l’Office Français pour la Biodiversité (OFB) comme bouc émissaire de tous leurs maux
NON, L’OFB N’EST PAS « UNE COALITION D’IDÉOLOGUES CENSÉS EMPÊCHER DE TRAVAILLER ET VIVRE DIGNEMENT LES AGRICULTEURS »
Les agents de l’Office Français de la Biodiversité (OFB) sont les garde-fous qui protègent les prairies, les haies, les forêts et les zones humides des innombrables destructions qu’elles subissent de la part de celles et ceux qui,
au mépris de la santé et du cadre de vie des populations,
au mépris de la loi,
au mépris même de leur propre avenir et de leur santé,
empoisonnent, tuent, arrachent et broient la vie sauvage.
Les agents de l’OFB (et, avant eux, ceux de l’ONCFS) essaient, avec le sens du dialogue et de la conciliation, sans violence, mais avec courage et détermination, au nom du mandat qu’ils ont reçu de l’État, de faire respecter les lois votées par le Parlement et l’Europe, validées par les gouvernements et sur la base de constats et de réalités scientifiques.
Ils essaient simplement et courageusement d’enrayer le processus d’anéantissement à l’œuvre dans les campagnes françaises.
Nous, agricultrices et agriculteurs, du syndicat Simples et de la Fédération des Paysan.ne.s-Herboristes, soutenons sans réserve les agents de l’OFB.
L’OFB participe à protéger ce qui sous-tend notre activité comme celle de toute l’agriculture :
– La diversité des animaux, des insectes, des champignons, des arbres, qui constituent les piliers de la fertilité des sols, les piliers de la santé de nos cultures et de nos sites de cueillette, les piliers de la qualité de nos produits.
– La diversité biologique des prairies, des forêts, des causses, des zones humides, des cours d’eau, etc. où nous pouvons cueillir nos plantes aromatiques et médicinales (la très grande majorité des 1000 espèces de plantes aromatiques et médicinales de France métropolitaine sont récoltées à l’état sauvage)
Ne pas protéger la biodiversité, c’est créer un monde irrespirable, stérile, toxique, en un mot inhabitable, et où la véritable agriculture est condamnée à disparaître pour laisser la place à une production industrielle confinée basée sur la robotique, les poisons et la manipulation génétique.
La véritable agriculture que participe à protéger l’OFB est celle qui sème, plante et récolte dans la terre et sous le ciel, celle qui élève les animaux en plein air, qui fait le vin dans les coteaux, celle qui fait vivre des milliers de familles, de territoires ruraux, qui fait la richesse de notre cuisine et de notre culture, qui fait nos paysages.
Derrière votre lettre de propagande, qui incrimine, vous livrez les forces de l’État, tels des boucs-émissaires, à la colère et au désespoir de celles et ceux que la (et votre) politique d’industrialisation de l’agriculture ne cesse de faire disparaître depuis des décennies (50 % des agriculteurs ont disparu depuis 2000). Vous jetez l’huile sur le feu avec l’argent public, c’est immoral et dangereux.
Puisque nous parlons d’argent, parlons de ce que vous mettez dans la communication régionale (combien, au fait ?), que vous allez mettre dans les JO de 2030 (combien, au fait ?), dans la robotique, le génie génétique, le bio contrôle, l’IA (combien, au fait), l’aviation, les autoroutes, etc. (je vous fais grâce d’éventuels petits frais de bouche et de représentation, ponctuels et sans grande importance).
Combien tout cela pèsera-t-il parmi les 4, 6 milliards d’euros de votre budget régional ?
Quelle est la part de la région AURA sur les 659 millions d’euros du budget national de l’OFB ?
2 milliards prévus pour les JO 2030 …
569 millions pour protéger le cadre de vie, l’air et l’eau de millions de citoyens …
Oui MM. Wauquiez et Pannekoucke, comme l’a préconisé la Cour des Comptes de la République pour l’Agence BIO, nous affirmons qu’il faut donner plus de moyens à l’OFB.
Plus de 60 000 agriculteurs bio, des milliers de paysan.ne.s-herboristes, de paysan.ne.s engagé.es pour la biodiversité, des millions de consommateurs ne sont pas, ne seront pas, les instruments de déstabilisation de la société, ni les marionnettes de votre projet de destruction d’un établissement public que votre courrier appelle.
Nous ne pouvons vous laisser essayer de détruire l’OFB sans réagir.
Nous sommes et voulons être les praticiens, les gardiens, les transmetteurs d’une Agriculture qui entend prendre soin de la Terre et de celles et ceux qui l’habitent.
Communiqué de presse Le 20 février 2025 Plus de 70 entreprises et organisations, couvrant un large éventail de métiers et d’engagements ont décidé, deux jours avant le Salon de l’agriculture, de publier la tribune « Produire dans le respect du vivant : un enjeu vital « . La tentative de fermeture de l’Agence Bio, les attaques systématiques contre l’Office français de la biodiversité (OFB) et ses agent·es, et la volonté du Sénat de réintroduire l’usage des néonicotinoïdes (malgré les preuves scientifiques sur la destruction des abeilles), conduisent les premiers signataires de cette tribune à rappeler que :
L’effondrement de la biodiversité et l’érosion génétique des plantes cultivées, conjugués au réchauffement climatique, impactent aujourd’hui toutes les filières agricoles. La profession agricole est de fait la plus exposée par ces bouleversements rapides et violents.
il est impossible de produire durablement une alimentation de qualité en maltraitant les écosystèmes, que soit en produisant des semences, en cultivant le sol, en transformant les matières premières ou en distribuant des produits alimentaires.
Un produit agricole qui nourrit bien n’est pas une marchandise industrielle standardisée, mais bien un produit issu d’une culture agricole qui sait travailler et évoluer avec le vivant. Les premiers signataires de cette tribune appellent tous les acteurs qui soutiennent une alimentation produite dans le respect du vivant à coopérer, lutter et s’organiser en région.