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Tribune de Médiapart : Pour des forêts vivantes, il est temps de changer nos pratiques sylvicoles

Depuis plus de deux mois, des habitant·es du Plateau de Millevaches sont mobilisé·es pour empêcher la coupe rase du « Bois du Chat » , une forêt sur la commune de Tarnac. Un ensemble de personnalité·es et de structures dont SIMPLES appellent à faire évoluer la réglementation nationale. « Face à la catastrophe climatique et à la chute désastreuse de la biodiversité, les forêts sont nos alliées et il est urgent de reconsidérer la politique forestière dans son ensemble. »

Depuis plus de deux mois, des habitant·e·s du Plateau de Millevaches sont mobilisé·e·s pour empêcher la coupe rase d’une forêt de feuillus sur la commune de Tarnac en Corrèze. Le cas du dénommé Bois du Chat est devenu emblématique des enjeux liés à la question forestière, sur la Montagne limousine comme sur d’autres territoires boisés. En zone Natura 2000 et à ce titre désignée comme lieu de protection d’un certain nombre d’habitats et d’espèces, sur les pentes fortement sensibles à l’érosion des bords de Vienne, cette forêt est destinée à être totalement rasée pour laisser place à une plantation de résineux.

Les politiques actuelles, à l’instar du Plan de relance, qui promet de « faire la France de demain », encouragent ces pratiques en subventionnant massivement l’enrésinement des forêts françaises, suivant le modèle industriel des monocultures et coupes rases. Ce sont pourtant des pratiques que nous aimerions dire « d’un autre âge », nous savons aujourd’hui qu’elles participent à la dégradation des sols, des milieux, de la biodiversité et qu’elles fragilisent de manière dramatique les précieuses ressources en eau.

Dans le cas particulier du Bois du Chat, de nombreux recours ont été tentés pour protéger cette forêt spontanée de chênes et de hêtres : rassemblements populaires, associations naturalistes attestant la présence d’espèces protégées, actions juridiques visant les irrégularités de certains aspects du chantier, proposition à l’initiative du Parc naturel régional de Millevaches de la signature d’un contrat protégeant la forêt et assurant une compensation financière à la propriétaire. Mais cette dernière, ayant refusé l’offre pourtant généreuse, tente de passer en force et d’imposer une reprise du chantier. Le tout avec le concours de la préfecture de la Corrèze qui, ignorant délibérément le caractère parfaitement non-violent de toutes les actions menées, agite désespérément la dérisoire menace de « l’ultra-gauche » et empêche par arrêté l’accès aux routes et chemins menant au bois, invoquant un « risque de trouble à l’ordre public ».

Malgré tout cela, la détermination des habitant·e·s reste entière et le chantier n’a pu reprendre, le Bois du Chat est encore debout. Cette mobilisation est aujourd’hui relayée par de nombreux médias : en plus de la presse locale (La Montagne, France bleu, France 3, TéléMillevaches), des médias nationaux comme Mediapart et Reporterre, ainsi que l’association Canopée, donnent un écho retentissant à cette lutte.

Car, au-delà de « sauver le Bois du Chat », l’enjeu est de faire évoluer la réglementation nationale pour faire adopter des pratiques forestières respectueuses des humains et des milieux, comme c’est le cas chez nombre de nos voisins européens. Les schémas de gestion sylvicole régionaux, qui pour l’heure autorisent ces pratiques, sont en renégociation en ce moment même, il serait temps en 2023 d’y intégrer les volets biodiversité promis par l’État pour 2021. Une mission d’information de l’Assemblée Nationale travaille actuellement sur l’adaptation au changement climatique de la politique forestière et la restauration des milieux forestiers. Nombre d’acteurs de terrain, professionnels de la forêt, portent eux-mêmes un regard critique sur des pratiques destructrices qui fragilisent leur métier à long terme et l’essence même de leur mission. Une large part de la population n’accepte plus ni la destruction du vivant, sacrifié sur l’autel d’une raison économique de court terme ni la tentative à l’œuvre de criminalisation des luttes écologistes qui ne pourra enrayer le changement profond appelé par l’opinion publique aujourd’hui.

Face à la catastrophe climatique et à la chute désastreuse de la biodiversité, les forêts sont nos alliées et il est urgent de reconsidérer la politique forestière dans son ensemble, c’est pourquoi nous demandons :

  • L’arrêt définitif du chantier de coupe rase au Bois du Chat.
  • Un moratoire immédiat sur les coupes rases de forêts de feuillus.
  • La fin des politiques publiques encourageant un système industriel basé sur la monoculture et la coupe rase programmée.

Les signatures sont ouvertes, vous pouvez les faire parvenir à l’adresse : tribuneboisduchat@riseup.net

>Voir les signataires :

Coupe rase au Bois du Chat : la tension monte d’un cran Voir la vidéo

Mobilisation Internationale pour la défense de l’eau – 25 & 26 mars

Mobilisation internationale PAS UNE BASSINE DE PLUS dans le Poitou-Charentes! Nous serons nombreux.ses à venir de tous pays et plus déterminé.e.s que jamais pour obtenir l’arrêt du projet de méga-bassines !

Depuis un an, le mouvement parti du marais poitevin pour arrêter les méga-bassines a pris une ampleur retentissante par le biais d’une série de manifestations populaires et d’actions de désobéissance destinées à arrêter les chantiers en cours. Ces cratères géants d’une dizaine d’hectares, remplis en puisant dans les nappes phréatiques sont devenus le symbole d’une maladaptation au changement climatique. Ils incarnent le maintien coûte que coûte d’une irrigation excessive et d’un modèle agro-industriel qui écrase les paysan.nes, détruit les milieux naturels et menace in fine les populations. A partir d’une série de nouvelles bassines projetées dans les Deux-Sèvres, ces infrastructures menacent de se répandre dans d’autres régions à grand renfort d’argent public.

Avec la mobilisation historique de Sainte-Soline, c’est à l’ensemble du pays et bien au-delà que se sont vus révélés les enjeux de l’accaparement de l’eau par une minorité d’irrigants, en pleine sécheresse systémique. Face à la détermination et au nombre chaque fois croissant de manifestant•es, le gouvernement n’a pour l’instant pour seule réponse que d’interdire, réprimer et annoncer à l’arrachée 30 nouvelles méga-bassines dans la Vienne. Mais de toutes parts, le dispositif bassine et ses protocoles prennent l’eau, de nombreux•ses acteurs•trices clés des territoires concernés – tout comme une partie croissante du monde paysan ou scientifique – le rejettent de plus en plus ouvertement.

Il faut maintenant faire en sorte que ce refus aboutisse. Tant que la question du partage de l’eau ne sera pas remise au cœur du débat, le mouvement va devoir encore se renforcer. Nous relayons donc le message du collectif « Bassines Non Merci , des Soulèvements de la terre et de la Confédération Paysanne pour appeler à une manifestation internationale anti-bassines le 25 mars prochain dans le Poitou-Charentes. 

Retrouvez toutes les informations sur le site de « Bassines Non Merci »

Reportage France TV :Julien, le marais et la libellule

Le marais poitevin, deuxième zone humide de France, est aujourd’hui au centre d’un combat que mènent les défenseurs de l’eau. Face à un énorme projet de construction de bassines d’irrigation, un collectif s’acharne à prouver la catastrophe écologique annoncée et revendique un autre modèle agricole. Malgré la lutte qu’il mène sans relâche pour sauver le marais, Julien, batelier, a su garder un éternel émerveillement pour ce qui l’entoure. Avec son allure d’homme des bois, son franc parlé et son large sourire espiègle, il part à la découverte de ce territoire paradoxal et de ces habitants qui ont pris leur destin en main.

Note : il vous faudra créer un compte pour visionner la vidéo mais cela vaut le coup 😉

https://www.france.tv/france-3/hauts-de-france/la-ligne-bleue/4339327-julien-le-marais-et-la-libellule.html