Auteur/autrice : Syndicat Simples
Sortie du Guide des Bonnes pratiques de l’AFC
Il est le fruit du travail d’une dizaine d’années par un collectif de cueilleurs
professionnels de l’AFC et de scientifiques de différentes institutions. À
travers cet ouvrage, l’association souhaite alerter et sensibiliser sur l’état et
le devenir de la ressource en plantes sauvages.
Ce Guide de bonnes pratiques de cueillette de plantes sauvages s’adresse à
tous les professionnels de la filière, qu’ils soient cueilleurs, gestionnaires
d’espaces naturels, forestiers, propriétaires fonciers ou encore entreprises qui
achètent des plantes. Il propose des connaissances et des méthodes pour
qu’ensemble nous assurions la préservation et la pérennité de cette
ressource commune.
L’association aspire, par cette diffusion large des savoir-faire, à favoriser la
régression des mauvaises pratiques qui nuisent autant aux populations de
plantes cueillies qu’à la biodiversité, ainsi qu’à tous les acteurs du monde de
la cueillette qu’ils soient professionnels ou non.
Ce guide propose des éléments transversaux de réflexion et de savoir
concernant la problématique de la gestion durable de la ressource en plante
sauvage ainsi que les techniques de cueillette. Il est complété par un
ensemble de livrets techniques de cueillette qui décline les spécificités de
chaque plante.
Vous pouvez dès aujourd’hui le télécharger gratuitement en pdf ICI ou
commander la version papier à 20€ ICI
24 & 25 SEPTEMBRE 2022
1982-2022 LES SIMPLES FÊTENT LEURS 40 ANS !
PRÉSERVER, RÉSISTER, TRANSMETTRE
A l’aube des années 1980, Ils étaient une poignée de paysans à s’installer
dans des zones de montagnes, alors en voie de désertification (Cévennes,
Haute-Provence, Haute-Loire, Vosges, Ariège, etc.) pour cueillir et cultiver des
plantes aromatiques et médicinales et ont fondé en 1982 en Cévennes le
syndicat SIMPLES. Ils se sont, dès le début, attachés à la défense de
l’environnement, à la liberté et à l’autonomie.
Aujourd’hui, ils et elles sont plusieurs centaines réparties dans toutes les
régions de France, avec le même engagement et avec les mêmes
convictions.
Depuis 40 ans, ils ont fait preuve de créativité, de résilience et même d’une
certaine clairvoyance sur les évolutions sociétales et environnementale.
Ils font toujours preuve de courage, de ténacité, et d’optimisme malgré les
difficultés et les incertitudes qui caractérisent notre époque.
Ils cueillent, cultivent transforment et conseillent toujours avec bonheur et
enthousiasme leur plantes aromatiques et médicinales qu’on appellent
également les simples.
Venez nombreuses et nombreux fêter avec nous cet anniversaire les 24 & 25
septembre prochains, venez partager, échanger ou débattre, nous vous
attendons avec le plus grand plaisir et en toute simplicité.
Thierry Thévenin, porte-parole du syndicat Simples
Communiqué de presse de l’AFC sur l’Arnica montana
L’Association Française des professionnels de la Cueillette sauvage (AFC) s’est donnée pour mission la reconnaissance du métier de cueilleur de plantes sauvages ainsi que la construction et la diffusion de bonnes pratiques de cueillettes. Depuis plusieurs années, elle s’inquiète des pressions exercées sur la ressource sauvage d’Arnica Montana en France. Elle souhaite alerter les différents acteurs engagés dans la valorisation commerciale de l’Arnica et leur faire prendre conscience de l’urgence des actions à mener pour sa préservation.
Dans un contexte de fort développement de la phytothérapie, qui n’a pas entendu parler de l’Arnica et de ses bienfaits ? A contrario, trop peu sont les utilisateurs.trices, entreprises et grand public confondus, à connaitre les risques qu’encourt cette plante en tant que ressource, les menaces qui pèsent sur son milieu, et les dérives liées à sa cueillette.
L’Arnica compte parmi les plantes majeures de la pharmacopée traditionnelle familiale de montagne. Macérée dans de l’alcool ou dans de l’huile, elle était majoritairement utilisée contre les hématomes ou les entorses. Aujourd’hui, la demande des laboratoires porte essentiellement sur le capitule, intégré à des préparations cosmétiques, ou sur la plante entière fleurie (hampe florale, rosette basale, bout de rhizome) pour la confection de teintures-mères homéopathiques, et plus rarement sur la partie aérienne fleurie (hampe florale, rosette basale).
Depuis la fin du XXe siècle, la demande en Arnica n’a cessée d’augmenter. Il est difficile d’évaluer les quantités utilisées par le secteur industriel, peu nombreuses étant les entreprises utilisatrices ou les coopératives de cueilleurs.ses acceptant de briser ce tabou qu’est la communication des volumes prélevés en sauvage. On estimait toutefois au début des années 2000 à 250 tonnes la quantité de capitules frais prélevée en Europe, principalement en Espagne, dans la chaine des Balkans, notamment en Roumanie, et en France.
Si son prélèvement est autorisé dans la majorité des pays Européens, la plante n’en est pas moins inscrite sur plusieurs listes rouges nationales. « En France, c’est moins l’espèce que la ressource qui est unanimement reconnue comme en danger. Dans cette notion de ressource, le récoltant envisage la part de la population exploitable aujourd’hui et à l’avenir en termes de matériel végétal, de logistique et de commercialisation, le tout dans une perspective de rentabilité » note le Conservatoire Botanique National des Pyrénées et Midi-Pyrénées (CBNPMP) dans une fiche technique consacrée à l’espèce.
Le Markstein, station emblématique d’Arnica dans les Vosges, concentrait depuis une trentaine d’années 90% de la récolte sauvage française. Depuis les années 2000, un plan de gestion regroupant les communes propriétaires, exploitants agricoles, gestionnaires du parc, laboratoires utilisateurs et cueilleurs, permet une conduite concertée de l’exploitation d’Arnica. Cette initiative, saluée à juste titre comme novatrice, connaît aujourd’hui des limites. En effet, depuis 2018, l’Arnica est trop peu présente sur ce territoire pour permettre la tenue de cueillettes commerciales, comme a pu le constater Régis Buffière, qui cueille sur ce territoire depuis 1985. Multifactoriel (pression de cueillette élevée, modification des pratiques agricoles et forestières, changement climatique, …), ce phénomène est constaté sur l’ensemble du territoire Français, à différents degrés de gravité.
Cette raréfaction de la ressource est difficilement conciliable avec les besoins toujours élevés des utilisateurs finaux et des transformateurs. De ce fait, des tensions au sein de la profession apparaissent et nombreux sont les cueilleurs ressentant une atmosphère anxiogène autour de la récolte d’Arnica, dans un climat de concurrence. Pour la très grande majorité, trois conditions sont non négociables dans le cas de la cueillette d’Arnica : le cueilleur doit avoir une autorisation du propriétaire du terrain engageant la responsabilité des deux parties (si possible écrite), prélever au maximum 50% de la ressource mature présente (taux nécessaire au renouvellement des populations, issu du Guide de Bonnes Pratiques de l’AFC), et effectuer une rotation de sites en laissant le site au repos une année tous les 4 ans (3 années de récolte et une année de repos). Néanmoins, des cas de pillages de sites sont recensés chaque année.
Comme des membres de l’AFC ont encore pu le constater en 2021 sur certains de leurs sites, ces pillages sont le fait de cueilleurs.ses indépendant.e.s sous-traitants ou de cueilleurs.ses saisonnier.e. employé.e.s par des entreprises collecteuses peu scrupuleuses. Ces employé.e.s sont envoyé.e.s sur des sites qu’ils ne connaissent pas, sans autorisation du propriétaire, et sont là pour « faire du volume ». Ils ne connaissent ni l’espèce qu’ils récoltent, ni son environnement, ils ne peuvent développer aucun lien « affectif » avec ceux-ci. De plus, leurs conditions de travail et de logement par les entreprises collecteuses sont dans la plupart des cas indécentes. « Socialement, leurs conditions sont révoltantes, il y a à la fois une violence environnementale et sociale sur cette cueillette », s’insurge Raphaële Garreta du CBNPMP. Dans un tel contexte, on les imagine difficilement concernés par une gestion raisonnée et pérenne de la ressource et du milieu.
Ces pillages, constatés à la fois par des cueilleurs, des gestionnaires forestiers, des propriétaires de sites de cueillette, et des agents des Conservatoire Botanique Nationaux, ont lieu en Aubrac, dans le Cantal, dans le Puy de Dôme, dans les Pyrénées … En somme, partout où la ressource Arnica est présente. Outre qu’ils biaisent les résultats des suivis scientifiques menés par le Conservatoire Botanique National des Pyrénées et Midi-Pyrénées en collaboration avec des cueilleurs de l’AFC, suivis visant justement à estimer l’impact des cueillettes sur la ressource en vue de la mise en place de plans de gestion, ces pillages ont une incidence majeure et préjudiciable sur la régénération et le maintien des populations visées.
Face à ce phénomène en recrudescence, les actions possibles sont pour le moment limitées. Les agents de l’Office Français de la Biodiversité (OFB) ont un pouvoir restreint tant qu’ils ne peuvent pas s’appuyer sur une réglementation et sont trop peu présent sur le territoire, la gendarmerie prend parfois à la légère ces situations, et certaines communes, qui possèdent pourtant de nombreux sites de cueillette, se sentent peu concernées. C’est pourtant ces dernières qui peuvent agir sur ces phénomènes de pillage, en portant plus d’attention aux autorisations de cueillette qu’elles délivrent.
Au titre des initiatives favorisant la ressource, il peut être intéressant d’explorer des pistes permettant la réouverture de milieux en voies de fermeture, par des pratiques telles que l’écobuage (technique de défrichage par brûlis) ou le broyage. Ces techniques ont déjà fait leurs preuves sur d’anciens sites où la présence d’Arnica était avérée, et des expérimentations, menées par le Parc Naturel Régional des Pyrénées Catalanes, sont en cours.
Les demandes élevées des entreprises utilisatrices sont pour beaucoup dans ces tensions, et ceci doit évoluer. Celles-ci doivent connaitre les cueilleurs avec lesquels elles travaillent, favoriser des relations directes en passant le moins possible par des collecteurs, et avoir de meilleures connaissances de cette ressource qui les fait vivre. C’est déjà le cas au sein de certaines entreprises, comme en témoignent certains membres de l’AFC qui invitent parfois le personnel de celles-ci à les rejoindre sur le terrain. Au nom de la traçabilité et d’une meilleure gestion globale de la ressource, chacune devrait également accepter de communiquer les volumes d’Arnica montana d’origine France issus de cueillette sauvage qu’elle achète, afin de permettre à l’ensemble des acteurs d’avoir une vision précise des quantités prélevées sur le territoire métropolitain. Ceci doit également s’appliquer aux coopératives et cueilleurs indépendants, dans un souci d’équité.
L’AFC affirme l’urgence d’un besoin de régulation au niveau national, en passant au besoin par une réglementation. Le processus de réflexion y menant devra prendre en compte tous les acteurs de la filière, et mener à des plans de gestion sur le long terme. Si les services de l’Etat se saisissent depuis peu de cette problématique à des échelles territoriales, comme c’est le cas de la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) en Occitanie, une réflexion au niveau national doit émerger de toute urgence.
Afin d’éclaircir les mesures et décisions à prendre, l’AFC et le CBNPMP ont pour ambition de réunir les cueilleurs.ses, les entreprises et les techniciens de la conservation et de la gestion des espaces naturels lors d’une journée technique consacrée à l’Arnica le 2 mars 2022.
Le but de ce communiqué n’est pas de stigmatiser des acteurs particuliers de la filière, mais bien de faire prendre conscience à chacun du péril qui pèse sur l’Arnica, et amener à une réflexion commune autour de l’utilisation de cette plante.
Pour tout information supplémentaire concernant l’Arnica et plus généralement les bonnes pratiques de cueillette de plantes sauvages, vous pouvez consulter le site de l’AFC https://www.cueillettes-pro.org, ou nous contacter à asso.cueilleurs@gmail.com.
L’Association Française des professionnels de la Cueillette de plantes sauvages.
asso.cueilleurs@gmail.com
http://www.cueillettes-pro.org
Convocation du porte-parole de la Confédération Paysanne
Nous relayons un message de Véronique Marchesseau, secrétaire générale de la Confédération Paysanne.
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Bonjour à toutes et à tous,
Au lendemain du désarmement de la bassine illégale de Cramchaban, le SN en cortège est allé au ministère de l’agriculture rendre le morceau de pompe symboliquement démontée pour dénoncer l’accaparement de l’eau par quelques agriculteurs au profit d’un seul et unique modèle, prédateur des paysan.nes et du vivant. Nous avons été raccompagnés manu militari jusqu’au métro sans avoir pu échanger avec Julien Denormandie, ni rendre le tuyau.
Début décembre, lors d’un rendez-vous avec JDN, celui-ci nous a assuré que l’insupportable action des bassines ne resterait pas impunie. Ça y est, la machine judiciaire est en route ; Nicolas a été convoqué à une audition libre de mise en cause; le jeudi 17 février, pour répondre de l’accusation de vol aggravé, en réunion et avec dégradation. C’est un moment que nous attendions, que nous savions devoir arriver et qui doit nous permettre d’amplifier notre écho et notre mobilisation dans cette lutte en cours, pour arriver plus déterminés et nombreux que jamais en Deux Sèvres le week-end des 25, 26 et 27 mars.
Un rassemblement de paysan.nes de la Conf Jura et de quelques membres du SN aura lieu devant la gendarmerie de Salins les Bains pour soutenir notre porte-parole pendant l’audition. Nicolas y va serein, porté par la confiance des confédéré.es et la certitude de la justesse de ce combat. Nous étudions les possibilités de renforcer ce soutien par des communications presses, des rassemblements en départements ou autres. Après échanges avec une avocate nous reviendrons vers vous début de semaine pour vous proposer différents niveaux d’engagement pour se servir au mieux de ce temps comme d’un porte-voix médiatique sans nous mettre en difficulté juridiquement. La transformation de cette audition libre en garde à vue n’est pas totalement à exclure. Il nous faudra collectivement dans ce cas pouvoir réagir vite, fort et le plus largement possible.
On lâche (toujours) rien !
No bassaran
Véronique MARCHESSEAU
Secrétaire générale de la Confédération paysanne